Travailler ne devrait jamais nous rendre malade

La majorité des salariés dont le poste a été aboli dans le récent licenciement collectif ont maintenant effectué leur changement de poste. Ceux n’ayant accès qu’à la liste de rappel suite à leur mise à pied cesseront d’effectuer leurs tâches habituelles le 2 juillet prochain.

L’employeur refuse de nous dire si d’autres vagues d’abolitions avec autant d’ampleur sont à prévoir, mais il est formel sur un point : pour lui, l’allègement administratif est un processus en continu et n’est donc pas un dossier terminé. Dans tout ce branle-bas de combat, un phénomène des plus déplorables semble prendre de l’ampleur au sein des équipes : le bénévolat.

Certaines tâches reliées aux différents postes coupés, parfois même la totalité des tâches, doivent continuer à être effectuées engendrant inévitablement une importante surcharge de travail sur les salariés demeurant à l’emploi. Ce contexte semble pousser certains gestionnaires à exiger une prestation de travail supérieure à ce qui est prévu à l’article 7 de notre convention collective : « La semaine normale de travail des salariés est de trente-cinq (35) hrs (…) ».

Une telle situation ne peut passer sous silence, jamais le syndicat ne cautionnera ce genre d’agissement. Pas plus que les gestionnaires qui se permettent d’émettre certains commentaires tels que : « Aller travailler ailleurs si vous n’êtes pas contents! » ou « Si vous étiez dans le privé, ce serait normal de faire encore plus d’heures non rémunérées ». Tous ces commentaires sont inacceptables et nous ne nous gênerons pas pour faire les interventions nécessaires lorsque de telles situations sont portées à notre attention.

Une importante problématique surgit au niveau de la santé psychologique des salariés et des risques évidents d’épuisement professionnel. L’aspect qui rend ce phénomène encore plus inacceptable est l’exigence de cette surcharge sans aucune rémunération! C’est ce qui s’appelle du bénévolat! Il est complétement illogique de s’appauvrir en venant travailler tout comme de se rendre malade en travaillant. Non seulement notre convention collective est claire sur la définition des heures supplémentaires, « Tout travail requis d’un salarié par son gestionnaire, en sus de son horaire de travail quotidien ou hebdomadaire, est considéré comme des heures supplémentaires (…) », la loi sur les normes du travail au Québec l’est tout autant sur les principes de rémunération et de prestation de travail.

Voici quelques concepts s’y retrouvant que nous trouvons important de porter à votre attention :

  • Employeur : Personne physique ou morale qui fait exécuter, contre rémunération, un travail par un ou des salariés pour son compte et sous sa subordination.
  • Salarié : Une personne qui travaille pour un employeur et qui a droit à un salaire; (…)
  • Emploi : Activité rémunérée comportant habituellement des obligations, des responsabilités et requérant des qualifications professionnelles déterminées.
  • Rémunération : Ensemble des compensations pécuniaires et des avantages divers que l’on accorde à une personne en contrepartie d’un travail ou de la prestation d’un service.

Si autant d’heures sont effectuées sans être déclarées ni rémunérées, ce sont l’équivalent de postes à temps complet qui seraient justifiés de maintenir. Ainsi, l’employeur s’en sort plutôt bien en nous cachant les réelles charges de travail. Ce sont donc nos collègues que l’on voit changer d’équipe à regret ou encore qui perdent leur emploi parce que l’employeur profite que certains acceptent de leur rendre ce service : travailler bénévolement, sans exiger une rémunération en retour.

Cependant, membres du SPTP, vous avez également une responsabilité. Considérant que le temps supplémentaire non-rémunéré a pour effet de faciliter l’abolition de nouveaux postes ou de fausser les réels besoins en main-d’œuvre, mais aussi par souci d’équité, par respect et reconnaissance pour le travail que vous effectuez, vous vous devez de refuser d’effectuer des heures supplémentaires non rémunérées et non déclarées. Vous vous devez également d’être clair avec votre gestionnaire si votre charge de travail n’est pas adéquate. Il revient à vos gestionnaires de prioriser les dossiers si le travail ne peut s’effectuer par une seule personne ou une équipe.

La période estivale étant à nos portes, profitons-en tous pour passer du temps de qualité avec nos familles et amis, mais surtout pour refaire le plein d’énergie et pour collectivement se remettre sur pieds.

Soyons solidaires! Faisons respecter nos droits! Ne laissons pas notre travail nous rendre malade!

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