Chers membres SPTP,
La composition du prochain exécutif syndical sera bientôt connue. Ce sont des membres, élus démocratiquement qui seront chargés de poursuivre la négociation de la convention collective échue en mars dernier ainsi que d’assurer la continuité des activités des différents comités paritaires ou syndicaux. Je souhaite la meilleure des chances à tous les candidats qui ont eu le courage de se présenter pour le bien de tous les membres SPTP. Comme je l’ai mentionné à plusieurs reprises, la tâche syndicale n’est pas toujours facile, c’est parfois un métier ingrat, mais celui-ci est nécessaire afin de maintenir de bonnes conditions de travail et de bonnes relations avec l’employeur.
Les dernières semaines et derniers mois n’ont pas été faciles. On n’a qu’à se rappeler des démissions qui ont eu lieu au conseil de direction, de la division à la table de négociation, du rejet de l’entente de principe par une mince majorité de membres, de la venue d’une pétition pour forcer l’arrêt de la négociation et la tenue d’une élection, des messages parfois acerbes que l’on pouvait lire sur les différentes plateformes.
Avant que le sort ne soit jeté, que le résultat de l’élection ne soit connu, je ne peux passer sous silence les informations inexactes qui ont été véhiculées au cours des dernières semaines et derniers mois. J’ai toujours été contre les débats où l’on attaquait l’intégrité des gens, les attaques personnelles et les campagnes de salissage.
Certains membres avaient la perception que la négociation s’était faite un peu trop rapidement, qu’il devait nécessairement rester de l’argent sur la table. Tout d’abord, nous jouissions effectivement d’un alignement des astres nous permettant d’en arriver à une entente sans devoir recourir à une négociation qui allait durer 5 ans. Les bons contacts que Madeleine Gagnon entretenait avec le Conseil du trésor, la conclusion de quelques négociations collectives dans les mois qui ont précédé, la bonne relation que nous avions avec la SAQ ont fait en sorte de créer un climat propice à une entente de principe. Nous avons d’ailleurs réussi à en venir à une entente de principe qui rejoignait ce que le SEMB et Loto-Québec avaient eu comme règlement, sans toutefois avoir recours à la grève.
Au moment de l’entente de principe, tous autour de la table, tant au niveau patronal que syndical étaient en accord avec celle-ci. Toutefois, quelques jours après la conclusion de l’entente de principe, nous n’avions plus l’unanimité au sein du comité de négociation, regrettablement. J’ose espérer que dans la continuité de la négociation, le futur comité de négociation restera solidaire et ne reniera pas l’entente de principe car une négociation est basée sur la confiance de part et d’autre de la table. Les joueurs, autant patronaux que syndicaux, se commettent et ne peuvent revenir sur leur parole par la suite.
En ce qui a trait aux démissions, je trouve dommage que nous ayons appris les vraies raisons du départ de certains membres de l’exécutif en cours d’assemblée générale qui devait porter sur l’entente de principe. Ceux-ci nous avaient pourtant informés que leur démission était pour des raisons personnelles ou familiales. Cela aurait dû se faire alors qu’ils siégeaient au sein du conseil de direction. L’assemblée générale aura servi à certains de procéder à une séance de lavage de linge sale en famille, devant plusieurs membres qui nous ont fait part de leur mécontentement.
Bien que celle-ci n’a pas su rallier une majorité de membres, je continue à croire que l’entente de principe présentée aux membres était la meilleure offre que nous avions à ce moment-là. Tel que mentionné en assemblée, étions-nous totalement satisfaits, non. Mais je considère toujours que cette offre était bonne et honnête, surtout lorsque l’on tient compte de l’impact immense sur la retraite, ce que nous n’avons malheureusement pas bien expliqué. D’ailleurs, je vous invite à prendre connaissance du fichier joint, permettant à chaque personne d’analyser l’impact de l’entente de principe, mais surtout de l’intégration du boni aux échelles salariales. Aurions-nous pu aller chercher plus au moment exact où nous avons eu cette entente? J’en doute. À ce moment bien précis, nous avions tous le sentiment que nous avions été chercher le maximum. Est-ce possible de bonifier l’offre afin qu’elle aille chercher l’assentiment d’une majorité de membres, oui c’est possible. Nul n’a une boule de cristal, l’avenir nous le dira. Très sincèrement je l’espère car ce serait dommage d’avoir tourné le dos à une belle entente, sommes toutes. N’eut été la division du comité de négo APRÈS l’entente de principe, l’information erronée qui a circulé durant plus d’un mois sur le plancher, les personnes démissionnaires au comité de direction et les différents jeux de coulisses, l’entente aurait été ratifiée.
Plus tard, nous avons reçu une pétition demandant la dissolution du conseil de direction et la tenue d’élections. Vous aurez compris, bien que celle-ci avait en son en-tête le logo SPTP, qu’elle n’émanait pas du syndicat, mais d’une initiative provenant de certains membres. Nous avons pris acte de la demande des membres, ceux-ci sont souverains. Je trouve toutefois dommage que la pétition repose sur certains point inexacts ou mensongers, puisque nous avons agis en lien avec nos statuts et règlements, malgré le fait que certains laissent planer le doute.
Plusieurs nous ont reproché après l’entente de principe de ne pas avoir communiqué suffisamment l’information. Même si je crois que nous avons fait du mieux que l’on pouvait, on aurait pu faire mieux, j’en conviens. Je me questionne si la stratégie de transmettre l’information avant l’assemblée était la bonne, compte tenu du délai entre l’entente de principe et l’assemblée qui était interminable et que celui-ci était propice à faire de fausses interprétations. J’aurais également souhaité garder un comité de négociation plus uni, lequel comprend bien son rôle et fonctionnement mais aussi ses responsabilités. Force d’admettre que malgré les essais, j’ai failli à la tâche. Par contre, je considère que nous sommes allés chercher plusieurs avancées intéressantes pour les membres au cours de cette négociation et j’espère que nous pourrons conserver les acquis.
Les dernières semaines ont été passablement éprouvantes. Le syndicalisme est une vocation et parfois un acte de foi. Ceux et celles qui s’impliquent ne doivent pas s’attendre à avoir recevoir beaucoup de fleurs, le pot venant beaucoup plus vite. Nul ne s’implique pour son intérêt personnel, nul ne le fait parce qu’il reçoit un salaire plus grand. Au contraire, certains venant travailler à temps plein au syndicat doivent parfois faire une croix sur leur prime de spécialiste ou d’expert, ou encore sur leur prime de disponibilité. Non, ce n’est pas payant être au syndicat, même si certains croient le contraire.
Travailler pour le bien de ses consœurs et confrères est une tâche noble. Tenter de négocier une future convention collective l’est tout autant. Pour moi, comme plusieurs de vos représentants, il a été difficile de lire les différentes attaques, les critiques venant de toute part, alors que la seule chose que nous avions en tête, était de faire du mieux que nous pouvions pour améliorer nos conditions de travail. Certains ont été capable de mieux gérer ces commentaires, alors qu’ils ont été pour moi, au plaisir de certains peut-être, des coups d’épée droit au cœur.
Par conséquent, vous remarquerez à la lecture des mises en candidature, que je ne solliciterai pas un nouveau mandat à titre de président du SPTP… Je serai disponible pour remettre le flambeau à mon successeur au cours des prochains jours, prochaines semaines. Je trouve dommage que la plupart des présidents ont eu droit à une fin difficile au SPTP, lesquels ont pratiquement dû quitter par la porte d’en arrière. Je considère que nous sommes durs envers ceux et celles qui se donnent la peine de représenter les membres.
Je ne peux m’empêcher que de souligner le travail de ceux et celles qui y ont cru jusqu’à la toute fin, directeurs et délégués. Je remercie particulièrement les membres SPTP qui m’ont envoyé des courriels d’encouragement et ceux qui m’ont appuyé jusqu’à ce jour. Merci à vous tous d’y avoir cru, de vous êtes accrochés dans les moments difficiles.
Enfin, je souhaite la meilleure des chances à ceux et celles qui se présenteront et qui choisiront de se sacrifier pour le bien collectif. J’aurai toujours une haute estime pour ceux-ci qui mettront une partie de leur vie de côté afin de faire bénéficier l’ensemble des membres. Alimenter davantage la guerre intestine qui nous ronge depuis un certain temps ne servira à rien, et cela ne se fera pas dans l’intérêt des membres.
Solidarité!
Yanik Maheu, président sortant